+ along with your goodbye.

Les quatre pans de murs de la chambre d’hôpital étaient d’un blanc nacré désolant et vide à souhait. Le peu de lumière qu’offrait la petite fenêtre entre ouverte n’était guère bénéfique et plongeait la pièce dans une lueur légèrement obscur. C’était comme si c’était un mauvais rêve, un cauchemar qui prendrait bientôt fin dès que ses prunelles s’ouvriraient de nouveau pour se rendre compte qu’elle avait bien tort. Seulement ce n’est pas un mauvais rêve, car la douleur qui lui lançait au bas de la cuisse témoignait de son accident de voiture huit mois plus tôt ; sans oublier en contrepartie le souvenir de ses nombreuses cicatrices qui ornaient sa jambe droite. Ces dernières légèrement rosées et quelques peu boursoufflés sous la récente et dernière opération chirurgicale transcrivaient plutôt bien la réalité des faits. Elle ne pourrait plus jouer au tennis, elle n’aurait plus de bourse pour financer ses études en sport, elle ne pourrait plus jamais en pratiquer. Les nombreux kinésithérapeutes qu’elle avait pu rencontrer lui avaient nettement fait comprendre que plus jamais elle ne pourrait être aussi vivace qu’autrefois, mais elle pouvait entretenir son cœur et surtout elle devait apprendre à vivre avec cela. Vivre avec la conscience que sa vie était différente que dans l’antérieur, c’était un peu trop à raisonner pour elle aux jours d’aujourd’hui. Le responsable de son accident, celui qui l’avait rendu éclopée avait été mise en maison de redressement durant presque huit mois également mais elle apprit un peu plus tard qu’il avait été relâché pour bonne conduite. Allait-il reprendre le cours de sa vie comme avant ? Allait il vivre dans le remord sans conséquence ? Avait-il changé ? Thera connaissait assez bien Anton pour savoir qu’il était impossible de son prononcé sur son sujet. Il était beaucoup trop arrogant et buté pour divulguer quoi que ce soit, il était beaucoup trop dans son esprit par le passé. Dans le passée d’ailleurs, la Abrams conservait une partie positive de son attachement pour lui, ils étaient de proches voisins, de proches amis, et elle avait fini par avoir un certain béguin pour lui avant de réaliser qu’elle perdait son temps. Anton était bien trop porté sur les apparences, et les apparences ne faisaient guère partie des intentions de la jeune fille de l’époque et encore moins maintenant. Aujourd’hui, elle pensait à lui avec haine et colère, une colère qu’elle laissait sous silence car elle voulait tentée d’oublier cette période de son existence. Mais une fois chassé, elle revint très vite au galop et ses vieux démons la hantaient doucement mais certainement comme un venin invariable et douloureux. Assise sur le lit de la clinique, la tête baissée vers le sol d’un blanc virant presque au jaune, Thera redressa légèrement le visage lorsque la porte s’ouvrit sur l’expression faciale de son père. Ce dernier s’avança vers elle d’une marche pressée avant de venir la prendre dans ses bras pour la serrer contre lui. La jeune fille avait toujours été proche de son paternel et l’expérience de la vie les avait davantage rapprochés tout en laissant une place à son demi-frère. Thera avait toujours été proche de son frère lorsqu’ils étaient des enfants et leur différences d’âge aussi grande soit elle ne les empêchait pas de faire perdurer cette entente complice et fusionnelle. « Ton frère est devant le hall de la clinique, il t’attend … ». Lui dit son père tout en lui frottant doucement le dos comme pour l’encourager davantage. A son tour, Thera l’entoura de ses bras en faisant attention de ne pas se cogner la jambe contre le rebord en métal du lit peu confortable. Elle hocha doucement la tête en lui offrant un maigre sourire bien que convainquant. « Ca va aller, ne t’en fais pas. ». Elle esquissa encore un sourire aux commissures de ses lèvres avant de reposer son menton sur l’épaule de celui qui avait toujours fait en sorte que la vie soit plus simple pour elle. (…) Le paysage défilait rapidement par la fenêtre de la voiture, et un silence quelque peu agréable régnait dans l’habitacle de la voiture. Les mains sur le volant son frangin regardait droit devant lui, tout en lançant une œillade curieuse à sa petite sœur. « Ce n’est pas dramatique sœurette, tu finiras bien par t’y faire ?! ». La voix trop ambitieuse du brin laissa un soupire s’échapper des lèvres de la brunette qui passa une main dans ses cheveux en bataille à cause du vent qui s’engouffrer par la fenêtre de la voiture. Elle devait dire adieux à sa bourse et a tous ses projets relatifs alors être ambitieuse n’était plus réellement au gout du jour, pas du tout ! « Ouais sans doute, je finirai par me faire une raison mais pour le moment je veux juste rentrer Rend. ». Il a beau être son frère mais aussi son parfait opposé il n’en demeure pas moins qu’elle apprécie sa présence à son coté tout comme celle de Tessa – son autre frangine avec qui le lien reste tout aussi complice et convivial - . Le jeune homme laisse un rire narquois se dessiner sur ses traits avant de poser un regard amusé sur celui de sa sœur. Oui c’est une mauvaise passe qu’il faut mettre derrière soi et avec le temps elle finira par s’y faire, elle le savait au fond d’elle, il lui fallait tout simplement du temps.