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 If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes.

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Braam Ryskamp

Braam Ryskamp


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MessageSujet: If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes.   If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes. EmptyDim 16 Sep - 20:03




© maryummy246.


NOM ▹ Holst. PRÉNOM(S)Julian. ÂGE ▹ 24 ans. DATE ET LIEU DE NAISSANCE ▹ 10 mars 1988 à Amsterdam. NATIONALITÉ ▹ Néerlandais. PROFESSION EXERCÉE ▹ Vendeur. ETAT CIVIL ▹ Célibataire. SIGNE ASTROLOGIQUE ▹ Poisson.


▬ live those days tonight


▹ Eau plate ou eau gazeuse ? : Eau gazeuse.
▹ Stroopwafels ou speculoos ? : Stroopwafels.
▹ Croissant ou pain au chocolat ? : Aucun, les deux me mettent mal à l'aise.
▹ Soleil ou pluie ? : Pluie.
▹ Saint-Nicolas ou Saint-Sylvestre ? : Saint-Sylvestre.
▹ Ordinateur portable, téléphone ou télévision ? : Télévision.
▹ Un guilty pleasure ? : Porter une chemise fleurie en regardant un biopic.
▹ Définition de la bonne journée : Une journée où je parvient à m'imaginer à cinquante ans.
▹ Ce qui vous fait craquer chez autrui : Les rires dégueulasses et les orteils bizarres.

▹ Couleur préférée : Beige.
▹ Chanson préférée : Rolling Stones - Not fade away.
▹ Lieu préféré d'Amsterdam : Groove Connection.
▹ Sport préféré : Aucun.
▹ Sous-vêtement préféré (pour lui/elle et pour les autres) : Se référer à la réponse précédente.
▹ Dessin animé préféré : James et la pêche géante.
▹ Teletubbies préféré : Tinky Winky.
▹ Juron préféré : Putain, au diable la singularité.
▹ Alcool préféré : "Wine is fine, but whiskey is quicker".
▹ Fringue préférée : Un t-shirt qui dit BACK FROM THE DEAD.


▬ gypsy blood running through my heart

▹ Il est allergique aux amandes, aux cacahouètes, au lactose et a l’épinéphrine. Parfois il oublie que c’est le cas, parfois il se découvre de nouvelles intolérances. Il préfère pas y penser, généralement ça le déprime un maximum. Il s’est souvent retrouvé à l’hosto dans des conditions plutôt moches et toujours avec l’espoir que quelqu’un se pointerait pour lui dire qu’à l’avenir elle serait là pour faire gaffe à sa place, parce qu’il se comporte comme un putain de gosse qui a jamais grandit et qu’il a bien besoin qu’on le dresse, mais ça n’arrive jamais. Les gens ne sont peu à peu fait à l’idée qu’il y avait plus rien à sauver chez Julian, et qu’il méritait probablement d’être à poil sous une robe de chambre ouverte à l’arrière.

▹ Gosse, la vie avait encore moins de sens que dans l’instant. Il se plantait dans le vent et attendait qu’il tourne. Tendait la main, se foutant qu’on la prenne ou qu’on l’arrache. S’écrasait face aux caïds de l’école et matait leurs copines en douce, les tripotait parfois, au nom de la science. Parce que c’était un truc qui l’amusait justement, la science. Disséquer des bestioles mortes était bien plus qu’un hobby, quelque chose comme un enseignement, une doctrine. Il a continué de le faire jusqu’à ce qu’il abandonne les études, à dix huit ans. Dans un sens les trucs crevés étaient plus compréhensible pour lui que les trucs bien vivants, comme le monde qui l’entourait, se mouvait alentours tandis qu’il demeurait immobile, incapable d’avancer dès le départ alors que c’était là tout ce qu’on attendait de lui.

▹ Ses problèmes de santé l’empêchent pas de faire à peu près tout ce qui lui est déconseillé. Il végète sur son canapé, s’enfume, se noie, omet de prendre des douches à une allure régulière et passe son temps avec un chat dont les poils tombent comme la neige en hiver. D’ailleurs il le déteste, ce chat, il se souvient plus s’il s’appelle Buddy ou Holly, et oublie parfois qu’il faut qu’il mange. S’il bossait pas comme vendeur dans cette boutique à la con, il passerait ses journées accroché à sa gratte même s’il joue comme s’il avait deux bras droits. Le mec est gaucher, encore un truc qui présageait rien de bon, si l’on se fie aux statistiques, qui bien qu’étant sans fondements, paraissaient carrément légitimes aux yeux de sa mère qui trouvait réponse à tous les maux de son gosses dans des magasines féminins à deux balles.

▹ Il a une quarantaine de tatouages sur le corps et ces derniers ne veulent absolument rien dire pour lui. Ils ont aucune signification et c’est ce qui les rends spéciaux aux yeux de Julian, même s’il y pense pas souvent. Y’a quelques étoiles, des lettering sans queues ni têtes, des visages à moitié disparus et un vol d’oiseaux dont l’espèce existe pas. Ils sont moches, inexplicables, ça le fait marrer. Il dit qu’ils sont représentatifs de lui-même et de sa personnalité malléable, des éléments interchangeables qui le composent et à côté desquels on passe sans les voir.

▹ Contrairement à ce qu’il laisse paraître, le gus aime certains trucs à propos de l’existence. Les filles, par exemple, et la proximité. L’engagement c’est quelque chose qu’il contrôle pas toujours, autant dire jamais, et c’est aussi quelque chose par lequel il est passé pour en sortir à la fois dégouté et perdu. Faye était sans conteste la débile de sa vie. Il s’est répété ça cent fois, parfois même dans plusieurs langues, jusqu’à ce qu’elle l’abandonne. Qu’elle se casse avec un quaterback adulte qui pesait le double de son poids et dont les bras faisaient la taille de ses cuisses, le laissant assis à la table d’un café, un milk shake à moitié entamé à la main, sans qu’il fasse un mouvement pour la retenir. Si ce n’est qu’il a glissé le bout de ses doigts contre la vitre alors qu’elle s’engouffrait dans une bagnole dont il nota mentalement la plaque minéralogique, sans raison.

▹ Il prend pas soin de ses affaires, vit dans le bordel, ne vénère aucun Dieu et est loin du prototype d’un gars qu’on voudrait voir marié à sa progéniture. Mais il est pas mauvais, d’ailleurs il est incapable de faire du mal à qui que ce soit et s’il en fait, c’est sans le vouloir, parce que réfléchir lui ressemble pas. Les conséquences de ses actes et de ses paroles sont ce qu’elles sont, et qui est-il pour vouloir tenter de changer des plans du destin. Il est toutefois capable de mentir, balancer des futilités sous le coup de l’émotion ou calculer les bénéfices et avantages d’une dissimulation, ce qui est paradoxal mais l’arrange bien.

▹ Faye qui se souvient pas de lui parce qu’elle s’est jetée sous les bagnoles, ça l’a secoué de manière misérable. Au point qu’il savait même plus si c’était une bonne chose ou une mauvaise. Le fait est qu’il s’est retrouvé poussé à dire à la famille de cette fille qu’il fallait jamais qu’ils le mentionne devant elle, au cas où elle retrouverait la mémoire, et verrait à quel point elle avait merdé en se le collant aux semelles.

▬ life is a game and i've lost a lot
Elle ne remarque rien de la scène qui se joue sous ses yeux et en rajoute même une couche en piquant des pistaches comme à chaque fois qu’elle se pointe. Car ouais c’est pas la première fois. C’est pas la première fois qu’elle débarque comme une putain d’habituée à qui l’on a toujours fait des cadeaux, face à qui je me disloque et contre qui l’on n’a pas la force de s’opposer. J’ai plus jamais su quoi lui dire, j’ai beau regarder profond dans ses yeux noirs je n’y vois rien de ce que j’y voyais avant ou peut-être que j’ai simplement pas envie d’y voir quoi que ce soit. J’ai cette peur irrationnelle d’être une nouvelle fois déçu et mes entrailles me crient de me mentir, de lui mentir et de faire d’elle une étrangère au même titre que ces passants que je croise chaque minute et qui ne laissent aucune trace dans ma mémoire. Cette mémoire que j’ai gardée intacte malgré moi. Je me dis que les choses doivent être bien moins compliquées de son côté car quand elle me regarde elle se contente de m’observer en surface parce que rien ne la pousse à y voir plus clair. Je ne suis qu’un vendeur de son village, et en plus j’ai des problèmes d’élocution.

Je jette mon joint à terre et l’écrase sous ma semelle alors que Faye s’approche de moi. Inconsciente de tout ce qu’elle chamboule à chaque apparition et inconsciente tout court. Je regarde ma patronne, puis mes yeux accrochent ceux de Faye alors qu’elle s’immobilise face à moi, le paquet de pistaches dans le creux d’une main tandis que l’autre pioche à l’intérieur toutes les trois secondes. Quand on était ensemble je la laissait prendre tout ce qu’elle voulait et je me demande si le fait qu’elle continue de se servir impunément n’est pas le fruit d’un souvenir vaguement enfui qui reviendrait clandestinement à la surface. Je ne suis pas sûr d’avoir envie qu’elle se souvienne. Je ne suis pas sûr d’avoir envie qu’elle se souvienne de quoi que ce soit à vrai dire. Ni de moi, ni de nos vies, ni de nos habitudes, et surtout pas du fait qu’on en avait terminé l’un avec l’autre. J’aimerai peut-être qu’elle se souvienne jamais qu’à un moment ou à un autre elle avait tout simplement cessé de m’aimer quand moi je ne jurais que par elle. Mais alors la jeunesse parlait pour moi et la sienne qu’elle a d’ailleurs en partie perdue m’explose à la figure un peu plus à chaque pas qu’elle fait vers moi. Je ne reconnais plus ces joues creuses et ces yeux ourlés de noir qui me semblent appartenir à quelqu’un d’autre qu’à elle mais je sens qu’il est possible que je m’y fasse. Une partie de moi veut qu’elle continue à venir comme bon lui semble et comme si de rien n’était parce qu’il s’agit là de la seule excuse qui me permet de la voir en chair et en os – surtout en os – et l’autre s’insurge face à cette injustice flagrante. Son amnésie justifiait elle que je doive accepter sa présence après ce que j’avais enduré à cause d’elle.

« Tu sais, j'ai réfléchi cette nuit et je me suis demandée ce qui était mieux entre être vendeur et être voyante. Peut-être que la réponse te paraît évidente en ce moment, mais en fait, ça se vaut. Mais après une liste de pour et de contre, un débat intérieur très dynamique, le meilleur job est... »

Le carillon résonne. Ma patronne pousse un soupir. Je sais qu’elle va dire voyante et le temps passe à toute vitesse. Je crois que j’ai arrêté de respirer. Je suis pas sur de supporter d’entendre le son de sa voix.

« La voyance... ! D'ailleurs si tu veux, tu pourrais passer au camion, je te ferais une séance avec une remise. Disons 5%. » Elle dit.

Je me rappelle des fois où elle lisait les lignes de ma main sans rien attendre en retour. J’ai perdu mes privilèges en même temps que j’ai perdu l’ancienne Faye. Au fond je ne sais pas si elles sont si dissemblables. Rien ne me le prouve mais j’ai si mal que j’ai envie de pouvoir faire la différence en même temps que je me donne l’impression d’avoir le droit à une seconde chance. J’en viens même à me dire qu’elle s’est jetée sous les bagnoles pour moi. Pour avoir une raison de me revenir. Mais tout ça c’est des conneries, j’ignore pas du tout que j’étais qu’un pion sur un damier. Glorieusement bouffé par un autre sur l’autel de mes espérances. Je lui arrache le paquet des mains.

« T’as vu quelque part une pancarte disant qu’elles étaient gratuites ? » Je dis.

Puis j’en croque deux ou trois. Je me dis que je suis la contradiction même.

« Je vois pas en quoi raconter des conneries aux gens à propos de leurs existences de merde peut être plus bénéfique que de leur vendre de la bouffe. » Je dis.

« Alors arrête de t'avaler les pistaches des autres, Faye. »

Elle tente de récupérer le sachet en me l’arrachant des mains mais je me montre plus rapide et tend le bras haut vers le plafond pour le mettre hors d’atteinte. C’est alors qu’elle me regarde avec cet air mauvais qu’elle prenait parfois lorsqu’elle avait sincèrement envie de m’en retourner une et je me dis que peut-être je devrais lui rendre les pistaches histoire de mettre un terme à cette scène idiote que l’on est en train de vivre. Mais j’arrive pas à m’y résoudre et au contraire mes doigts se crispent sur le plastique comme si j’y tenais plus que tout. Quelque part j’avais là un truc qu’elle désirait et ça impliquait forcément qu’elle reste pour enfin l’obtenir. Je voulais me dire qu’il fallait qu’elle parte mais je savais au fond qu’il fallait qu’elle reste.

« J'te l'jure, tu devrais me rendre ce paquet, parce que tu ne me connais pas en colère, et tu ne veux pas me connaître dans cet état. » Elle dit.

Si, Faye, bien sûr que je te connais dans cet état puisque j’avais l’habitude de t’y mener souvent. Tu ne t’en souviens pas mais c’est très clair dans mes souvenirs et j’y vois alors mes défauts et mes erreurs, ces choses que j’aurais du faire et que je n’ai pas faites, ces choses que j’aurais du dire pour te retenir, mais que je n’ai jamais dites et que je n’aurais plus jamais l’occasion de dire. Lorsque t’es en colère tes paupières sont à moitié closes, tes narines frémissent et tes lèvres se pincent avant que tu ne te mette à hurler, parfois même tu balances les objets qui te tombent sous la main et j’ai plusieurs fois souffert de coupures occasionnées par les tasses et les cendriers que t’avais envoyé sur moi dans ces cas-là. Et ta colère n’est pas la seule que je connais sur le bout des doigts car je connais de toi des tas de trucs que j’ai jamais mentionné ou dont j’ai jamais fait l’éloge mais ta personnalité flottait dans ma tête au milieu d’un aura spécial que j’aurais pas su décrire de toute manière. Je te trouve toujours spéciale, je voudrais jamais te trouver autrement que spéciale.

« Tu sais quoi ? Tu vas pas t'en sortir comme ça. Je peux porter plainte contre toi, contre non assistance à personne en danger. Je crève la dalle et j'ai la peau sur les os, connard. » Elle continue.

Je voudrais croire qu’elle déconne mais je sais que non car dans son monde à elle les choses sont aussi simples que ça. Un coin de ma bouche s’étire dans un sourire jusqu’à ce qu’elle dépose à terre sa veste, un truc que j’avais jamais vu sur elle d’ailleurs, et qu’elle relève le bas de son t-shirt sans faire gaffe à tout ce qu’elle dévoile dans ce geste et à tout ce qu’elle remue en moi car elle n’en a aucune conscience. Je crois que je fixe une seconde de trop ses côtes saillantes et sa poitrine que je n’ai plus touchée depuis trop longtemps, les piercings et les tatouages qui ornent sa peau depuis que je l’avais accompagnée les faire, mais elle ne remarque rien et c’est tant mieux. Ça ne compte pas pour elle, tout ce qu’elle veut c’est me prouver par a plus b que j’ai tort, me mettre mal à l’aise pour que je capitule, me déconcentrer pour que j’en oublie mes priorités. Et j’ai peur qu’elle ait bel et bien toujours ce pouvoir sur moi.

« T’es qu’un con. » Elle ajoute.

Je me dis qu’elle a parfaitement raison parce que j’ai pas été foutu de me battre. C’est un truc que j’ai jamais fait d’ailleurs car je préfère éviter tous conflits et tous malentendus. A l’école élémentaire je m’étais rendu compte que j’avais ce côté faiblard quand on avait commencé à me bousculer pour me prendre mes paquets de chips et que je n’avais jamais fais un geste pour me défendre. Parfois je les tendaient même à bout de bras pour qu’on évite à la fois de se dire quoi que ce soit et aussi qu’on évite les détails inutiles qui menaient à cette conclusion inévitable.
Encore une fois Faye s’en va et me laisse planté là tandis que je n’exécute aucun mouvement pour qu’elle ne passe pas la porte. Je me dis que cette fois-ci elle ne me quitte pas définitivement et que d’une manière ou d’une autre elle finira par revenir. Je ne pense même pas à lui proposer le paquet de pistache pour qu’elle reste car j’ai l’impression qu’on s’est alors tout dit. Je ne la connais pas, elle crève la dalle, je ne suis qu’un con. Est-ce vraiment tout ce que nous sommes en mesure de partager à présent qu’elle a oublié à quel point on avait compté l’un pour l’autre ? Peut-être pas puisqu’elle fait finalement demi-tour et je m’attends à ce que cette fois-ci elle ne me laisse pas le choix quant à l’avenir du sachet plastique et je me dis que j’ai probablement raison lorsqu’elle s’élance vers moi en me fixant si intensément que je n’ai même pas la force de me déplacer. Ses jambes maigres s’enroulent autour de mon bassin aux os proéminents et ses doigts se referment autour du paquet avant que je n’ai pu émettre quelque protestation que ce soit. Elle se met à rire et je ne sais pas pourquoi cet éclat de voix se transmet jusqu’à moi mais je m’entends faire de même alors qu’on tombe.

La chute ne dure en réalité qu’une poignée de secondes mais j’ai l’impression d’avoir vécu là une douzaine d’années. Mon dos cogne le sol dans un bruit mat et mes omoplates commencent alors à me faire souffrir mais je ne grimace même pas tant le reste prime. Faye, allongée sur moi et dont le parfum se propage un peu partout alentours. J’ai toujours le sourire jusqu’à ce qu’elle perde le sien, à nouveau contrariée par je ne sais quoi. Tout ce que je lui avais jamais reproché était là : sa facette lunatique que j’avais jamais comprise. Les pistaches s’éparpillent sur le sol comme une pluie de grêle et je reste couché à terre observant ce spectacle qui se déroule malgré moi. J’efface toute trace de ce que j’ai pu ressentir une seconde auparavant de mon visage pour qu’elle se rende compte que ce qu’elle fait là ne me plaît pas le moins du monde. Je sais qu’elle s’en fiche et que c’est même la dernière chose qui lui importe, de savoir que je suis fâché ou non. Les coquilles brunâtres craquent sous ses chaussures et je l’observe impuissant se montrer un peu trop théâtrale, un peu trop heureuse de me faire du mal. Je me relève lentement alors qu’elle termine son génocide et je me passe une main dans les cheveux, puis le long du visage. Cette nouvelle rencontre est un échec et nos existences entrecroisées m’ont l’air fatalement dédiées au naufrage.

« T'es content maintenant ? Et ne me parle plus jamais comme si t'étais...Je sais pas, mon grand frère, mon père, ou mon mec, parce que t'es rien de tout ça ! On se connaît pas, on se connaît pas, on se connaît pas ! » Elle hurle.

Je sens un déclic. Je ne suis rien de tout ça. Pourtant je l’ai appelée Faye comme si n’avait jamais cessé d’être proches. J’ai presque envie de m’excuser mais je voudrais aussi qu’elle devine que cette spontanéité n’avait été que le résultat d’un combiné d’habitudes à moitié effacées seulement. Je baisse les yeux non seulement parce que je me sens las mais aussi parce que je n’ai plus envie qu’ils croisent les siens. Elle a tord quand elle dit qu’on ne se connaît pas mais je suis incapable de lui faire entendre le contraire. Je n’ai pas envie de lui dire ce qu’on avait été et à la fois ce qu’on avait cessé d’être. Je me dis qu’il est possible de reconstruire les choses mais quand je regarde les débris de pistaches à mes pieds je sens que le chemin est un peu trop long pour moi qui suis si abattu et épuisé d’avance. Elle se tait et le silence revient. Je continue de fixer le bout de mes chaussures et peu à peu mes forces m’abandonnent. Je me demande de quoi elle se souvient si elle ne se souvient même pas qu’au contraire, on se connaît sur le bout des doigts. Qu’on est si semblables qu’on en devient différents et que cette différence nous a longtemps complétés. J’aurais du lui filer ces putains de pistaches et je l’aurais sans doute fait si j’avais su que ça m’aurait évité autant de pas en arrière sur la route de notre réunion.

Je lui tourne le dos et attrape un balais posé dans un coin et je commence à rassembler les miettes de ce qui avait générer notre conflit. Mais j’ai alors étrangement peur qu’elle s’ennuie en me regardant faire le ménage comme un parfait chef de rayon que je n’étais pas et je m’immobilise. Je l’observe à nouveau, elle se tient à une étagère comme si elle manquait de souffle et je ne veux pas qu’elle tombe dans les pommes à l’intérieur de mon magasin. La vision de son corps qui s’oublie me serait insupportable tant j’aurais l’impression que quelque chose quelque part veut me forcer à affronter cette vision d’elle endormie mais toujours en vie à laquelle j’avais refusé de faire face lorsqu’elle était à l’hôpital. Je m’approche d’elle, pose une main sur son bras.

« Ça va ? » Je demande et je n’ose plus prononcer son prénom.

« Écoutes, prends toutes les pistaches que tu veux et vas t’en, c’est tout ce que je te demande. » Je souffle.

J’ai pas envie qu’elle parte. J’ai pas envie qu’elle parte. J’ai pas envie qu’elle parte. J’ai pas envie qu’elle parte.

« Je veux juste que tu t’en ailles. » Je répète, un peu plus fort.

J’ai pas envie qu’elle parte. J’ai tout sauf envie qu’elle parte. J'ai menti. Alors mes doigts s’enroulent autour de son bras et serrent légèrement. Je me demande qui je suis pour me donner le droit de faire une chose pareille. Je l’attire vers moi et une fois qu’on se retrouve face à face et si proches je ne sais plus quoi faire. Je perds l’ensemble de mes moyens et j’ai l’impression que mon t-shirt me colle comme une seconde peau. Je pourrais compter les battements de mon cœur sans en manquer un seul tant ils sont assourdissants. Et alors je me rends compte de ce que j’ai l’intention de faire. Je vais l’embrasser. C’est certain, c’est que je veux faire, et pourtant je m’en empêche avec une force incroyable. On ne vit pas la même chose. J’essaye de reconquérir la personne qui compte le plus pour moi dans cette vie de merde et elle a surement plutôt l’impression de se faire agresser par un type qu’elle connait à peine. Je suis immobile.


▬ riders on the storm
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▹ Petit (ou long) commentaire : je vous aime, monde libre.




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Dernière édition par Julian Holst le Lun 17 Sep - 19:13, édité 15 fois
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Beatrice Van Espen

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MessageSujet: Re: If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes.   If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes. EmptyDim 16 Sep - 20:11

If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes. 3460956499
(Sans surprise.)
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Sika Kozaní
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MessageSujet: Re: If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes.   If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes. EmptyDim 16 Sep - 20:13

Bande de gros dégueux prévisibles !
Bienvenue Antoine. If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes. 4064327615
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Beatrice Van Espen

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MessageSujet: Re: If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes.   If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes. EmptyDim 16 Sep - 20:24

Il n'y a qu'un gros dégueu ici et ce n'est pas moi. If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes. 120511517
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Braam Ryskamp

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MessageSujet: Re: If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes.   If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes. EmptyDim 16 Sep - 20:29

If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes. 1411664268
mauvaises femmes.
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Willemina Frank

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MessageSujet: Re: If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes.   If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes. EmptyDim 16 Sep - 20:51

Citation :
"It's true, i'm kinda retarded, but i'm also kinda amazing."

Surprenant !
Bienvenue parmi nous mon vieux. If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes. 309181304
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Braam Ryskamp

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MessageSujet: Re: If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes.   If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes. EmptyDim 16 Sep - 20:55

Merci What a Face (que veux-tu, je suis un type imprévisible).
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Willemina Frank

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MessageSujet: Re: If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes.   If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes. EmptyDim 16 Sep - 22:22

Imprévisible et bourré d'humour, j'aurais rajouté. If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes. 379634154
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Sigrid Koekelberg

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MessageSujet: Re: If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes.   If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes. EmptyLun 17 Sep - 11:21

Trollage de fiche, OK. T'es content, hein ?
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Braam Ryskamp

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MessageSujet: Re: If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes.   If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes. EmptyLun 17 Sep - 14:01

QUI ES-TU?

edit; Ah, toi..


Dernière édition par Julian Holst le Lun 17 Sep - 14:04, édité 1 fois
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Beatrice Van Espen

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MessageSujet: Re: If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes.   If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes. EmptyLun 17 Sep - 19:38

Je suis désolée de t'annoncer ça si brutalement, mais tu ne resteras pas outsider plus longtemps, puisque je te valide mon petit gros. If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes. 120511517 Encore une fiche très très cool (je serais tentée de dire, comme d'habitude), et puis j'aime toujours autant Faye et Julian !
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Braam Ryskamp

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MessageSujet: Re: If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes.   If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes. EmptyLun 17 Sep - 19:43

Merci, c'est bien sympa tout ce que tu dis là, ça me fait un gros plaisir.
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MessageSujet: Re: If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes.   If you're gonna try and walk on water make sure you wear your comfortable shoes. Empty

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